Étude rétrospective sur les accidents post-vaccination anti-amarile en France métropolitaine : données du CNR des Arbovirus de 2012 à 2022

Contexte : la fièvre jaune est une arbovirose : infection par le virus de la fièvre jaune, chef de file des Orthoflavivirus (Flaviviridae), transmis par les moustiques du genre Aedes ou Hæmagogus aux primates humains ou non humains. En France, le risque d’exposition à la fièvre jaune concerne exclusivement les voyageurs en zone tropicale des Amériques ou d’Afrique. La prévention contre la fièvre jaune repose sur l’injection d’une dose unique de vaccin vivant atténué 17D (STAMARIL®-Sanofi Pasteur en France). Que le voyage soit à titre de loisir ou professionnel, le vaccin est conseillé voire obligatoire dans 29 pays d’Afrique et 13 pays des Amériques. Le vaccin est contre-indiqué chez les enfants de moins de 9 mois, durant la grossesse et l’allaitement, chez les personnes ayant un antécédent de pathologie du thymus, une immunodépression profonde ou une allergie à l’œuf ou à la gélatine.Ce vaccin a fait preuve de son efficacité et de sa sécurité depuis sa mise sur le marché en 1937 et est largement utilisé dans des campagnes de vaccination de masse menées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Cependant, d’exceptionnelles manifestations indésirables graves associées à cette vaccination (MAPI-FJ) ont été rapportées chez des personnes non ou peu comorbides, consistant soit en une maladie neurologique (YEL-AND) soit en une maladie viscérale ressemblant à une forme sévère de fièvre jaune (YEL-AVD). Des réactions anaphylactiques sont possibles, elles ne seront pas traitées dans ce travail. Dans notre article, nous avons décrit l’épidémiologie et les aspects clinico-biologiques des MAPI-FJ en France métropolitaine sur une période de 10 ans.Méthodologie : nous avons conduit une étude nationale, rétrospective, utilisant la base de données du Centre Nationale de Référence des Arboviroses (CNRA) de juin 2012 à juin 2022. Tout patient pour qui le CNRA a reçu un échantillon à visée de détection du virus de la fièvre jaune par RT-qPCR ou de réalisation d’une sérologie amarile a été inclus. Les patients qui n’avaient pas ...