Les infections à Clostridium difficile (CCD) constituent la 1ère cause de diarrhée acquise à l’hôpital et correspond à 25% des diarrhées post antibiotiques. Les infections à Clostridium difficile représentent un problème actuel majeur de santé publique. En effet, depuis 20 ans, le nombre de cas n’a cessé de croitre favorisé par une utilisation plus libérée des antibiotiques et la dissémination de clones hypervirulents. On observe une augmentation des cas dans le milieu communautaire avec des formes graves ou récidivantes. Des recommandations diagnostiques et thérapeutiques sont régulièrement émises par les sociétés savantes.Ce travail est destiné à faire un état des lieux de pratiques diagnostiques et thérapeutiques au cours des infections à Clostridium difficile. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique qui a eu lieu au CHU de Rouen entre juin 2018 et mai 2019. Nous avons profité de ce travail pour alimenter le portail DIFTEC®, outil d'évaluation des pratiques diagnostiques et thérapeutiques dans les ICD.En termes de prise en charge thérapeutique, la vancomycine est le traitement le plus prescrit. Le métronidazole est désormais de moins en moins prescrit, en adéquation avec les recommandations internationales et locales. La fidaxomicine garde son intérêt dans le traitement des infections récidivantes. Cette étude a également montré que la prise d’IPP était associée à un risque plus important de récidive. Il semble important de sensibiliser les cliniciens au bon usage des antibiotiques et des IPP qui sont connus pour être à la fois des pourvoyeurs d’ICD et des facteurs de risque de récidives. D’autres thérapies sont disponibles telles que la transplantation de matière fécale et l’immunothérapie (bezlotoxumab). En revanche, leur place dans la stratégie de prise en charge des ICD reste à définir.