Évaluation de l'efficacité du protocole de transfusion massive du CHU Pierre Zobda Quitman chez les polytraumatisés : consommation de produits sanguins labiles et morbi-mortalité

Introduction : Quarante pourcents des polytraumatisés décèdent d’un choc hémorragique. Les protocoles de transfusion massive (PTM) permettent une prise en charge rapide et agressive de cette hémorragie, tout en réduisant la consommation de produits sanguins labiles (PSL), la mortalité et les complications post-transfusionnelles. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité du PTM du CHU Pierre Zobda Quitman (PZQ), deux ans après sa mise en place. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective, avant/après, descriptive, monocentrique au sein des services d’urgences et de réanimation du CHU PQZ. Nous avons comparé tous les adultes polytraumatisés ayant bénéficié du PTM en respectant les critères de déclenchement (groupe PTM) à ceux ayant reçu ≥ 8 PSL en 24 heures (groupe pré-PTM). Nous avons comparé le nombre de PSL transfusés à H-24, en réanimation, la survenue de défaillance d’organes, de complications infectieuses, de TRALI/SDRA et de syndromes du compartiment abdominal au cours de l’hospitalisation, ainsi que la survie à H-24 et J-28 et la durée d’hospitalisation globale et en réanimation. Résultats : Quatre-cent quatre-vingt onze patients ont été recensés entre septembre 2011 et août 2015. Trente-huit ont été inclus dans le groupe pré-PTM et 27 dans le groupe PTM. Les groupes étaient comparables pour les caractéristiques de base et les scores de gravité. Nous avons constaté une diminution de consommation de PSL à H-24 et en réanimation (pré-PTM = 26.26 ± 19.32 unités ; PTM = 18.93 ±7.07 unités ; p= 0.368), ainsi qu’une réduction de mortalité à H-24 et J-28, et des complications post-transfusionnelles. Nos résultats, bien que non significatifs, tendent vers ceux de la littérature. Conclusion : Notre PTM atteint ses objectifs, avec une réduction de consommation de PSL, une diminution de la mortalité, des complications infectieuses, de la survenue de TRALI/SDRA et de syndromes du compartiment abdominal.