Genetic and morphometric variation in honeybee (Apis mellifera L.) populations of Turkey

Selon l'analyse statistique multivariée des données morphométriques, l'Asie mineure semble être un centre de diversification génétique pour les races d'abeilles domestiques qui peuplent cette région, mais peu d'études ont été consacrées à la diversité génétique et morphométrique des abeilles d'Anatolie. Six systèmes enzymatiques ont été étudiés pour déterminer la variabilité génétique des populations d'abeilles en Turquie : enzyme malique (Me), phosphoglucomutase (Pgm), estérase-3 (Est), hexokinase (Hk), phosphoglucose isomérase (Pgi), malate déshydrogénase (Mdh). Dix caractères morphométriques ont été mesurés pour déterminer l'étendue de la variation morphométrique : huit caractères selon Ruttner [30] (indice cubital A et B, longueur et largeur de l'aile antérieure, longueur du fémur, longueur du tibia, longueur et largeur du métatarse) et deux caractères selon Nazzi [20] (distances c et d de l'aile antérieure) (Tabs. I et II). La majorité des variables morphométriques et enzymatiques ont des relations linéaires significatives quand on fait une régression sur la latitude et la longitude (Tab. III). On a trouvé que quatre des six systèmes enzymatiques étaient polymorphes et présentaient 16 isozymes. L'hétérozygosité moyenne était de 0,072 ± 0,007. Les deux types de données, morphométriques et électrophorétiques, ont été utilisées pour discriminer les populations d'abeilles turques. Les abeilles européennes et les abeilles d'Anatolie sont discriminées par le 1er axe canonique, et les abeilles d'Anatolie se séparent le long du 2e axe. Les variables morphométriques ont été aussi efficaces que les variables électrophorétiques pour discriminer les populations d'abeilles. Un résultat important concernant l'analyse électrophorétique est la présence d'un grand nombre allèles rares (Figs. 1 à 4). L'existence d'allèles rares dans une population suggère qu'il n'y a pas eu de goulot d'étranglement récent. L'observation d'allèles rares, la présence de quatre sous-espèces connues et la mise en évidence d'une diversité génétique élevée démontrée par la forte hétérozygosité confirment l'argument selon lequel l'Anatolie a été un centre de diversification génétique pour les populations d'abeilles domestiques au Proche-Orient.