Les méningocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline à Rouen de 1996 à 1998 : aspects épidémiologiques, cliniques et microbiologiques / Penicillin-insensitive meningococci in Rouen between 1996 and 1998: epidemiological, clinical and microbiological aspects

Objectifs : Étude épidémiologique, clinique et microbiologique des infections à méningocoques, prises en charge au CHU de Rouen de janvier 1996 à décembre 1998. Patients et méthodes : Les données cliniques, les caractéristiques microbiologiques des souches et l'évolution sous traitement ont été étudiées pour tous les patients chez qui a été isolé, au laboratoire de bactériologie du CHU de Rouen, un méningocoque. Résultats : Vingt-deux souches de méningocoques ont été isolées (14 méningites, 2 méningococcémies, 2 ostéo-arthrites et 4 isolements bronchopulmonaires). Sur le plan microbiologique, 21 des 22 souches isolées ont été étudiées ; 19 étaient de sérogroupe B (90.5%) ; sept souches étaient de sensibilité diminuée à la pénicilline avec des CMI entre 0,125 et 0,98 mg 1-1. Toutes les souches étudiées étaient sensibles au céfotaxime et à la ceftriaxone. Dans les méningites et les méningoccémies, les schémas antibiotiques initiaux étaient variés, mais comportaient toujours le céfotaxime ou la ceftriaxone. Il n'y a pas eu d'échec lié à une antibiothérapie inadaptée. Conclusion : Dans cette étude rétrospective menée sur la période de trois ans de 1996 à 1998, 33% des souches de méningocoques étudiées étaient de sensibilité diminuée à la pénicilline. Pour ce type de souche, l'analyse de la littérature fait craindre un risque aggravé de réponse lente, voire d'échec en cas de traitement par pénicilline ou aminopénicilline. A contrario, cette petite série comme d'autres soulignent la bonne efficacité des schémas antibiotiques intégrant en première intention une céphalosporine de troisième génération comme le céfotaxime ou la ceftriaxone.