Lymphomes non hodgkiniens et hodgkiniens et infection VIH : fréquence, pronostic et reconstitution immune sous trithérapie antirétrovirale ; CHU de Clermont-Ferrand, 1991-2003 / Non Hodgkin's and Hodgkin's lymphomas and HIV : frequency, outcome and immune response under HAART; Clermont-Ferrand University Hospital, 1991-2003

Objectifs. - Recenser les lymphomes malins non hodgkiniens (LNH) et les maladies de Hodgkin (LH) chez les patients infectés par le VIH pour définir l'incidence avant et après 1996, caractériser leurs particularités, définir la réponse aux traitements et la survie, étudier la restauration immune des patients en rémission complète (RC). Patients et méthodes. - Étude rétrospective de 1991 à 2003 des patients pris en charge au CHU de Clermont-Ferrand (CISIH Auvergne). Résultats. - Quarante et un patients ont été recensés : 35 LNH (fréquence élevée des stades IV et des lymphomes de haut grade) et six LH. L'estimation de l'incidence cumulée a été de 2,4 % entre 1991 et 1996 et de 3,4 % entre 1997 et 2003. La RC a été obtenue chez 17/35 (49 %) des patients atteints de LNH et 5/6 (83 %) de ceux atteints de LH. Parmi les 22 patients en RC, cinq sont décédés (trois infections opportunistes, un suicide, un hépatocarcinome). La moyenne de survie (109 ± 54 mois) dépend du taux de CD4 au moment du diagnostic de lymphome. Au cours du suivi, la médiane des lymphocytes CD4 s'est élevée de 58/mm3 à deux ans et de 192/mm3 à quatre ans de suivi. Conclusions. - L'incidence des lymphomes n'a pas diminué au cours de ces dernières années. La survie des patients en RC est corrélée au taux de lymphocytes CD4 au moment du diagnostic. Leur évolution est marquée par la survenue de complications liées au VIH ou au VHC, ou à des effets indésirables médicamenteux. L'absence de restauration immune est rare.