Listeria et l'eau. Mise au point d'une méthode de détection qualitative et quantitative et application pour le suivi d'une usine de traitement d'eau et son réseau de distribution / Listeria and water. Development of a qualitative and quantitative detection method and application for the study of a water treatment plant and its network

Listeria est une bactérie ubiquiste, c'est-à-dire présente dans l'environnement, soit dans l'air, le sol et l'eau, donc par voie de conséquence, dans les aliments tels que la viande et le lait. Aucune étude épidémiologique ne fait référence à la voie hydrique comme voie de transmission de la listériose, maladie provoquée par cette bactérie (notamment par Listeria monocytogenes). Seule la voie alimentaire est rapportée dans les bulletins épidémiologiques. Néanmoins, des questions sont posées par les industries agro-alimentaires (IAA) : « L'eau naturelle contenant des Listeria, peut-elle être une origine de contamination de notre production? Rendue potable par un traitement courant, est-elle totalement et définitivement exempte de ce germe, lorsque l'eau est utilisée en tant que constituant du produit ou sert au nettoyage de la chaîne de production? Afin de répondre à ces interrogations, SAUR s'est lancé dans une étude de deux ans, en Bretagne, région particulièrement concernée par le problème, en raison de la présence abondante d'IAA. Une usine de potabilisation et son réseau de distribution long de 20 km, présentant un temps de transit de l'eau de plus de deux jours, ont donc été étudiés. En l'absence de méthode normalisée de recherche de Listeria spp. dans les eaux, une technique a donc été mise au point, s'inspirant des protocoles alimentaires et de l'approche d'un auteur. Une fois mise au point et validée, la technique des tubes multiples ou du NPP (Nombre le Plus Probable) a permis de constater l'absence de ce germe d'une eau de rivière faiblement contaminée (de 30 à 500 Listeria/l). Cette étude menée en collaboration avec des partenaires régionaux (LDA 22 et DDASS des Côtes d'Armor) a démontré la fiabilité d'une filière de traitement où 3 étapes d'oxydation (inter-chloration, post-ozonation et désinfection finale au bioxyde de chlore) élimine totalement et définitivement (absence de reviviscence) cette bactérie de l'eau. Cette approche est une étude de cas, mais fournit les principes méthodologiques sur lesquels d'autres types d'eau ou d'autres sites industriels devraient être étudiés à l'avenir.