Les antiparkinsoniens au cours du traitement neuroleptique : étude comparative des modes de sevrage progressif et brutal

L'association systématique et au long cours des antiparkinsoniens de synthèse aux neuroleptiques est contestée par plusieurs auteurs en raison de leurs effets secondaires et de leur risque toxicomanogène alors que leur utilité dans la prophylaxie des effets extrapyramidaux n'est pas prouvée. Ce travail a pour but d'évaluer l'intérêt de leur prescription au long cours en association avec les neuroleptiques. L'étude a porté sur 101 patients psychotiques traités par des neuroleptiques à action prolongée, suivis en ambulatoire. 97 % de ces patients ont reçu systématiquement des antiparkinsoniens. La majorité (61 %) présentent néanmoins des symptômes extrapyramidaux de sévérité variable. Les auteurs ont comparé en double aveugle les effets de deux modes de sevrage, brutal et progressif des antiparkinsoniens chez 37 patients parmi les 101. Le sevrage brutal apparaît comme le principal facteur de risque d'apparition des symptômes extrapyramidaux. La prescription systématique des antiparkinsoniens de synthèse semble une attitude difficile à justifier étant donné les résultats. Ils doivent être réservés aux cas où les signes extrapyramidaux apparaissent et deviennent gênants. Leur prescription à faibles doses et pour une durée limitée minimise le risque de pharmacodépendance. Leur sevrage doit être progressif.